Lutter contre les T.C.A. (Les Troubles des Conduites Alimentaires)

– La boulimie : La boulimie est un trouble complexe, multifactoriel qui se caractérise concrètement par des crises compulsives où la prise alimentaire se fait de façon ritualisée et prend des proportions incontrôlables. 

  • 70% des boulimiques sont des jeunes filles ou des femmes. 
  • 10% des femmes sont touchées à un moment ou un autre par des périodes alimentaires compulsives. 
  • 70% des boulimiques ont un poids normal (« invisibilité » du trouble) 
  • 20 % des boulimiques souffrent d’une autre dépendance. 

Les critères diagnostiques de la boulimie (DSM IV, 1994)
Les crises de boulimie récurrentes répondent aux deux caractéristiques suivantes : 

– Absorption, en une période de temps limitée, d’une quantité de nourriture largement supérieure à ce que la plupart des gens absorberaient en une période de temps similaire et dans les mêmes circonstances. 

– Sentiment d’une perte de contrôle sur le comportement alimentaire pendant la crise. Comportements compensatoires inappropriés et récurrents visant à prévenir la prise de poids, tels que : vomissements provoqués, emploi abusif de laxatifs, diurétiques, lavements ou autres médicaments ; jeûne ; exercice physique excessif. 

Les crises de boulimie et les comportements compensatoires inappropriés surviennent tous deux, en moyenne, au moins 2 fois par semaine pendant 3 mois. L’estime de soi est influencée de manière excessive par le poids et la forme corporelle.  Le trouble ne survient pas exclusivement pendant des épisodes d’anorexie mentale. 

Pour résumer : par l’approche de la psychothérapie analytique, cognitive, ou d’autres courants, tout en association à des outils qui accentuent la prise de conscience de votre schéma corporel, la sophrologie. Nous mettrons en place des stratégies pour lutter contre ces aspects de la boulimie que nous pouvons catégoriser en 3 sous-groupes : 

1) Hyperphagie : prise compulsive de nourriture.

2) Boulimie : prise compulsive de nourriture et stratégies compensatoires pour ne pas prendre de poids (tendance anorexique)

3) Syndrome du vomissement : « mutation » de la boulimie vers une compulsion du vomissement.

-L’Anorexie : Selon les critères actuels du DSM-IV  l’anorexie mentale, se caractérise par ces symptômes :

a) Refus de maintenir le poids corporel au-dessus de la normale minimale (moins de 85 % pour l’âge et la taille)

b) Peur intense de prendre du poids ou de devenir obèse, malgré une insuffisance pondérale.

c) Perturbation dans la manière dont le poids corporel, la forme ou la silhouette sont perçus (dysmorphophobie).

d) Influence exagérée du poids corporel ou de la silhouette sur l’estime de soi. 

e) Aménorrhée pendant au moins trois cycles consécutifs chez les femmes menstruées (aménorrhée secondaire). 

  • En France, 0,5 à 1 % des jeunes filles seraient anorexiques.
  • Les garçons, beaucoup moins touchés, ne sont pourtant pas exempts de cette difficulté (0,1 %)
  • L’anorexie tend à toucher des personnes de plus en plus jeunes (12 à 18 ans pour les débuts du trouble).
  • Les deux ages de début du trouble les plus représentés sont 14 ans et 18 ans.
  • Dans 8% des cas, l’anorexie touche des adolescentes de moins de 10 ans.
  • Le taux de mortalité est de 1% pour les anorexies restrictives et 2 à 4 % pour les anorexies boulimies.
  • Au-delà de 10 ans d’évolution, de 5 à 15 % des malades décèderaient, 20 % après 20 ans.
  • En l’état actuel, les thérapies proposées, 1/3 des anorexiques s’en sortent bien (physiologiquement et psychologiquement). Un 1/3 conserve des anomalies du comportement alimentaire, encore trop de restrictions ou des accès boulimiques, avec un mal-être persistant, une vie affective difficile. Le dernier 1/3 évolue mal, vers une dénutrition grave et une dépression chronique. 

Etats Dissociatifs présents dans les T.C.A. :

Une des notions à aborder dans l’approche des troubles alimentaires concerne les états dissociatifs. Les phénomènes dissociatifs sont présents chez chacun de nous : quand un refrain nous vient inconscient, lorsque l’on rêve ou lorsque l’on est absorbé par une activité par exemple. Mais au-delà d’un certain seuil, les mécanismes de l’individu mettent en place la dissociation pour échapper à une réalité. Par exemple, un enfant s’absorbera dans un film à la télé pour échapper à une scène de ménage ou de violence de ses parents. Même si les troubles alimentaires ne sont pas classés dans les troubles dissociatifs, le phénomène de dissociation y joue un grand rôle, générant ou chronicisant le trouble. 

Le premier lien en thérapie est celui du sujet avec… le thérapeute. Aller voir un psy, c’est déjà courir un risque relationnel, ce que les personnes ayant à souffrir de T.C.A. ont quelques difficultés voire une impossibilité à faire. Etablir le lien thérapeutique, c’est permettre à la personne de mettre en place un espace où quelque chose de différent est possible, de manière sécurisée et bénéfique.

La petite fille modèle peut progressivement quitter sa bulle protectrice pour s’engager dans quelque chose de relationnel, ce qui constitue déjà une presque nouveauté pour elle et alors constater qu’il est possible d’établir un lien, de « tomber le voile » sans pour cela courir un terrible risque. Le premier lien est donc de la responsabilité du thérapeute qui pose le cadre, établit le rapport, sortes de premiers pas dans la construction par le sujet d’un processus relationnel différent, épanouissant et en même temps sécurisant.